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L’apparition de la taille-douce
Le XVème siècle marqua l’avènement d’une nouvelle technique de gravure. En effet, la gravure en creux sur métal, notamment sur cuivre et sur zinc, devint un mode d’expression artistique très prisé qui supplanta la gravure sur bois. Il s’agit cette fois de graver le motif sur le métal, notamment du cuivre ou du zinc, avec une pointe sèche ou un burin. L’encre appliquée sur la planche de métal est retenue par les sillons, si bien que le papier pénètre dans les sillons et absorbe l’encre sous l’effet de la presse. Le pionnier de l’estampe en creux à la pointe sèche et au burin fut le peintre et graveur alsacien Martin Schongauer à la fin du XVème siècle. Il mit en exergue la subtilité de cette technique et ses gravures firent florès en Europe. L’éclosion de la taille-douce en Italie fut initiée par les orfèvres toscans, puis par des graveurs florentins dans l’entourage de Botticelli.
L’œuvre d’Albrecht Dürer est là encore comme une merveilleuse expression de cette technique. Outre ses créations très célèbres sur bois, Dürer, en suivant la voie tracée par Martin Schongauer, porta la gravure sur cuivre au pinacle. Il explora toutes les facettes de cette technique et réalisa une myriade de gravures dont la portée fut universelle. Dürer s’imposa incontestablement comme le plus grand graveur de son époque. |

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Une kyrielle d’applications
La gravure au burin, à la pointe sèche et à l’eau-forte sont certes les techniques de taille-douce les plus connues, mais de nombreuses autres variantes ont été développées au cours des siècles. On pense notamment à l’aquatinte, dérivée de la gravure à l’eau-forte, et qui consiste à recouvrir la plaque d’une couche de résine et à faire chauffer la poudre de résine pour qu’elle se fixe au métal et le protège lors de l’immersion dans l’acide. A la différence de l’eau-forte, on ne va pas tracer des traits pour les faire mordre par l’acide mais concevoir une couche de protection poreuse qui, sous l’action de l’acide, va produire un grain : seul le métal mis à nu entre les grains de résine est mordu par l’acide. Les surfaces devant rester blanches à l’impression sont réservées à l’aide d’un vernis dur appliqué au pinceau, et ce avant de plonger la plaque dans l’acide. Cette technique apparue au XVIIIème siècle et utilisée entre autres par Francisco Goya vise à obtenir des gammes de teintes variées et des effets comparables au lavis. Hormis l’aquatinte, on peut citer la manière noire, également appelée mezzotinto. Il s’agit là de dépolir la plaque de métal avec un berceau outil à lame courbe finement dentelé pour lui conférer un grain rugueux. Le graveur va ensuite, à l‘aide d’un brunissoir, polir certaines aspérités de la surface pour qu’elles retiennent moins l’encre. La manière noire permet donc de réaliser des dégradés subtils allant du noir profond au blanc. |
QUELQUES RÉALISATIONS PERSONNELLES |
Tailles-douces format timbre, gravées dans de l'acier.
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Gravures Taille-douce exécutées sur: |

Plaque de cuivre au burin. |

Plaque de cuivre au burin |
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Plaque de cuivre à l'eau forte et pointe sèche. |

Portrait sur plaque de laiton . |
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